La Chapelle est un site classé au titre de la loi de 1930 relative à la protection des monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire et pittoresque.
Juchée sur le sommet de la digue du même nom, la chapelle Sainte-Anne, à l'orée de Saint-Broladre et tout proche de Cherrueix, est chargée de tout un passé.
Témoin d'une longue et forte tradition, la vieille chapelle est le lieu de rendez- vous pour de nombreux pèlerins le quatrième dimanche de juillet.
Le site attire de nombreux touristes profitant du calme et de l'immensité de l'herbue. Malheureusement la chapelle souffre quelque peu de cette solitude. Des déprédations sont souvent constatées à l'intérieur. « Aussi la statue de Sainte-Anne n'est exposée que le jour du pèlerinage ».
Cette chapelle, qui veille sur les digues, a été reconstruite en 1684. Son origine remonterait au XIe siècle. L'inondation de 1630 l'a renversée. Le site comprenait d'ailleurs plusieurs salines que la mer a emportées pièce à pièce depuis 1583.
Sa reconstruction fut entreprise par « la piété publique dans l'Intention de mettre les propriétés submersibles sous la protection de sainte Anne. » Au début du. XVIIe siècle. Mgr Antoine de Revol, évêque de Dol, mit en place une procession très solennelle allant de l'église de Cherrueix à la chapelle. Toutes les paroisses voisines y prenaient part. L'une de ces processions fut fatale au prélat puisqu'il y mourut frappé d'un coup de soleil le 26 juillet 1629.
Le campanile de la chapelle est visible de fort loin et le clocheton porte la date de 1687, ainsi que l'autel qui est de la même époque.
Il existait à l'arrière une petite construction servant de relais aux douanes et garde-côtes.
La Révolution y laissa des traces et la restauration fut entreprise de nouveau en 1818. Cette même année, la procession des paroisses voisines fut reprise.
Ce pardon est d'ailleurs le seul signe à rester du grand pèlerinage d'autrefois : « Au siècle dernier, de 5000 à 6000 personnes s'y retrouvaient. Ce sont des tonneaux de cidre qui y étaient bus à cette occasion ».
La tradition se perpétue aujourd'hui et reste aussi l'occasion de la fête.
En face de cette chapelle s'étendent à perte de vue les "herbus".
Sur ces "herbus", prairies naturelles recouvertes par la mer aux grandes marées, pâturent les fameux agneaux de prés-salés.