Dans la nuit du 6 au 7 juillet 1944, 150 miliciens et soldats allemands cernent les 80 maquisards de Buzot (Le maquis de Broualan-Buzot est l'un des plus importants maquis du département d'Ille-et-Vilaine pendant la Seconde Guerre mondiale.)
La majorité des résistants parvient à s'échapper des bois de Buzot, mais certains sont capturés au village de La Lopinière et à Broualan. En représailles, la milice massacre dès le lendemain quatre hommes et une femme.
Quelques prisonniers du maquis sont remontés en voiture et en route vers Broualan.
Quelques centaines de mètres avant d'y arriver, Capitain, de nouveau torturé succombe sous les coups :
il est abandonné sur le bord de la route.
Après un court arrêt à Broualan, les cars et autos arrivent à Cuguen et se dirige vers Trans. A la ferme de la Maison-Neuve, ils arrêtent trois hommes, les embarquent dans les voitures, prennent la route de la forêt de Ville-Cartier, passent à Bazouges-la-Pérouze, et prennent la direction de Rennes .
Arrivé à environ mille cinq cent mètres de Saint-Rémy, le cortège s'arrête.
Des avions survolent le convoi, les miliciens pris de panique décident « d'alléger le convoi »
Les miliciens font descendre tout le monde.
Quelques uns des malheureux torturés depuis le matin ont du mal à descendre de voiture. On leur fait traverser un champ d'avoine et on arrive prés des anciennes carrières de Touchasse, entourées de ronces, d'épines, d'ajoncs.
On fait défiler les patriotes à tour de rôle,
On en prend quelques uns au passage,
On les groupe au prés d'une carrière.
Huit sont ainsi choisis parmi lesquels un officier américain et l'adjudant Lambert.
Le reste est reconduit à la route, remonte en voiture et attend.
Tout à coup, des cris, poussés par les malheureux qu'on torture à nouveau. Puis une série de salves de mitraillettes et les huit victimes sont précipitées au fond de la carrière.
Encore quelques détonations éparses, sans doute "le coup de grâce"
et les bourreaux, satisfaits de leur œuvre, reviennent aux voitures qui se remettent en route.
Dans l'après-midi, arrivée du reste de prisonniers, qui sont internés à l'asile de Saint-Méen. Les trois hommes arrêtés à Trans sont relâchés. Ce sont eux qui en revenant, s'arrêtent à Saint-Rémy et racontent ce qui s'est passé aux carrières. Des recherches sont faites ; le charnier est découvert. L'affreux spectacle soulève un cri d'horreur ; l'indignation est générale dans toute la contrée, la réprobation unanime contre les auteurs d'un tel forfait !
Les cadavres ramenés à l'école des filles de Saint-Rémy, où des scènes déchirantes se produisirent lorsque quelques familles vinrent identifier les leurs, horriblement mutilés. Le lendemain, ils furent inhumés dans le cimetière de Saint Rémy. A ce jour, un seul s'y trouve encore. Les autres ont été repris par leurs familles et l'officier américain par les autorités américaines.
Le 7 juillet 1945, un monument commémoratif a été érigé à l'endroit même de la tragédie..
Sur le Monument reste gravé cette inscription :
ELEVE A LA MEMOIRE
DE HUIT PATRIOTES
TORTURES ET FUSILLES
ICI
PAR LA MILICE
LE 7 JUILLET 1944
Au dessous, une plaque de marbre, ornée d'une palme porte cette inscription :
Reconnaissance
Des Prisonniers de guerre
Saint-Rémy-du-Plain
Aux huit martyrs de la Résistance
1945